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Un an en Corée du Sud : le bilan

À la veille du départ de mes vacances en France pour 15 jours, j’ai déjà un avant-goût du manque que je pourrais ressentir en quittant la Corée du Sud, mon pays d’accueil. J’ai envie de faire une petite rétrospective de cette année et je vous invite à toutes et tous adhérer à ce concept également, parce que c’est un excellent moyen de se rappeler à quel point nous sommes actifs et capables.

J’atteris un 11 janvier à Séoul. Par -18 degrés, les mesures Covid firent que personne ne vint me récupérer à l’aéroport. On me fit monter dans un bus qui s’éloigna à 2 heures de Séoul, pour faire un test PCR. Je dus me débrouiller pour rentrer en taxi, sans parler un mot de coréen (et en y repensant, ce fut vraiment un miracle) pour aller jusqu’à l’hôtel réservé au préalable. Ce jour-là, je traversai l’étape la plus difficile de mon année, entre la fatigue, le stress de tous ces nouveaux éléments à processer, l’incompréhension de ce qui m’arrivait. Ce défi relevé m’ouvrit la voie vers de grandes choses.

Ambiance dans un temple bouddhiste à Gangnam

Enregistré le 30 janvier 2022

Le 15 janvier je trouvai mon appartement et j’y aménageai le 24. Je découvris Séoul à pied. Ma première balade me conduisit au Mont Namsan, d’où je savourai le plaisir d’avoir traversé la planète pour démarrer ma nouvelle vie. Il faisait un froid de canard et les grandes baies vitrées de mon appartement s’avérèrent être un désavantage, surtout quand se procurer une couette devint un parcours du combattant. Je rencontrai Jean-Baptiste au travail et ce dernier me fit rencontrer Céline, avec qui nous commençâmes à gravir montagnes et bars. Je découvris un peu mieux ma collègue Kooknyeo et démarrai mon travail avec un de nos plus gros événement de l’année. Je visitai seule, je me trompai de bus, et, sans Internet, je misai tout sur mon sens de l’orientation.

Mouna apparut tel un petit rayon de soleil dans ce mois de janvier, et me fit découvrir Séoul. Je me souviendrai toujours notre promenade à vélo avec les mains congelées où elle me fit traverser ses quartiers préférés, puis l’énorme buffet à volonté que nous nous enfilâmes en récompense, auquel il faudra que je retourne. Notre promenade à Incheon et au Chinatown aussi. Ces instants me firent beaucoup de bien et je me sentis alors moins seule. Je fus à cette époque longuement partagée entre la beauté de ce qui m’entourait et la solitude de ma nouvelle vie, ou du moins, je découvris ce que signifiait vraiment le statut d’expatriée. Des moments de parfaite appartenance et concordance avec ce qui m’entourait, comme lors de la découverte proogressive de mon quartier, Sinchon. Des moments de doute profond, surtout qu’à cette époque, l’ambiance n’était absolument pas au beau fixe entre tous les Volontaires Internationaux au travail.

Reprise de la guitare en début d'année

Enregistré le 17 février 2022

Mais c’est aussi à ce moment-là que je rencontrai des Coréens, comme Sung, au marché, qui me fit manger des fish cake et qui rigola de sa propre blague, ou Ouk, qui encore aujourd’hui reste un de mes repères les plus forts dans ce pays. Je découvris également Erwan qui travaillait avec moi, et j’eu la sensation d’être protégée sous son aile. Kooknyeo et lui me firent l’immense cadeau de rencontrer Mia, qui était avant au même poste que moi, et nous eûmes donc très vite beaucoup à partager. Ce fut le début des conversations en anglais dans les bars, avec Sungri également. Ce dernier m’amena à l’escalade, et enclencha en moi une passion immense pour ce sport, que je cumulai à la musculation. Nous y amenâmes Marc-Antoine, et très vite lui et moi découvrîmes que nous nous entendions également très bien et nous nous retrouvâmes régulièrement pour discuter de la vie. En avril, je me levai à 5h du matin pour prendre des photos de mon quartier sublimé par les ginkgos en fleur et je me sentis très fort vivante. 

Les matins, les coréens montent les marches du métro

Enregistré le 14 mars 2022

Pierrick arriva en Corée et mes 25 ans aussi. Je passai deux très belles semaines, beaucoup moins seule, et nous visitâmes le Sud de la Corée. Les promenades loin de la ville me firent un bien fou. Nous visitâmes Gongju et le village traditionel de Hanoks, puis Gwangju dont je me souviendrai longtemps pour cette promenade magnifique dans une montagne attenante où nous vînmes au secours d’un chiot. Nous traversâmes Boseong et les champs de thé, dégustâmes les glaces au matcha, puis nous dirigâmes à vélo tandem vers Yeosu et son île. Puis Simine arriva et me rendit mon quotidien au travail plus léger. Je découvris avec elle les séries coréennes et le soutien moral qu’elle m’apporta fut non négligeable pour la suite de mon année. Début juin arriva le Salon du Livre de Séoul, Hervé Le Tellier vint nous rendre visite pendant une semaine et je finis rétamée mais heureuse d’avoir accompli une si grande quantité de travail. Ce Salon fut fructueux en termes de rencontres puisque je découvris Jake, qui sans même le savoir m’inspira une force de travail et me poussa à libérer une d’autres formes de créativité, mais également Sunju et Yougueun, deux Coréennes capables de parfaitement parler français.

Yep. Huge cacophonie. Bienvenue aux noraebangs, les karaokés coréens.

Enregistré le 12 mai 2022

Je commençai à me sentir chez moi mais continuai de temps en temps, à remettre en question ma vie ici. J’en parlai avec Ottman au téléphone, qui eu d’étranges mots justes pour m’expliquer que ça allait aller. Ma sœur arriva fin juin. Nous découvrîmes ensemble Gyeongju puis passâmes une semaine à Busan, où nous nous baignâmes (enfin surtout moi, ma sœur fit une crise de paralysie dans l’eau froide, quel stress). Je repense à cette semaine avec beaucoup de nostalgie, bien que nous ne soyons toutes les deux pas des personnes faciles, ces instants furent remplis de petits bonheurs. Ce fut aussi un grand voyage pour Elsa et je ressentis une grande reconnaissance pour son déplacement, ainsi qu’une grande fierté de lui présenter la Corée du Sud.

Je rentrai en juillet en voyage express en France où je vécus un rallye de dix jours pour passer quelques heures avec ma famille dans le Lot et mes amis à Paris. Ces courts instants m’apportèrent beaucoup de joie. Puis ce fut au tour de mes deux meilleures amies, Kytana et Ninon, de me rendre visite en Corée. Je les amenai cette fois sur l’île de Jeju, la plus connue et la plus belle de Corée. Nous y refîmes notre vie de discussions, et le soleil nous assécha nos âmes. Nous gravîmes le Mont Hallasan, volcan et plus haut sommet de l’île, mais nous n’arrivâmes jamais au dôme du volcan. En revanche nous rencontrâmes YS, papi coréen plus en forme que nous toutes, qui nous ramena saines et sauves chez nous. Nous nous fîmes rincer par les pluies torrentielles de mousson à Séoul et Ninon abandonna définitivement l’idée que ce pays puisse un jour lui plaire.

Une conversation ordinaire où l'amour s'infiltre

Enregistré le 11 août 2022

En septembre, un petit ouragan nommé Claire fit une escale dans mon quotidien. Elle me fit rencontrer ses copains, et des inconnus, nous sortîmes boire, et danser, et rentrer tôt le matin. Puis elle m’abandonna lâchement vers des horizons australiens et s’en suivirent plusieurs événements : la tragédie d’Itaewon à Halloween, l’arrivée de Mona Chollet en Corée, et la rencontre avec Jaehoon (pardon d’avoir mal écrit ton prénom pendant tout ce temps, par pitié quand je fais une erreur : DIS LE MOI) grâce auquel je découvris régulièrement d’autres visages de Séoul. À cette époque, je commençai à sérieusement m’activer pour terminer mon site web et cela m’occupa une bonne partie de mon temps, même pendant mes vacances à Sokcho. Du côté professionnel, je fus particulièrement comblée par mes projets et la possibilité d’endosser les responsabilités. Je me retournai sur les mois passés et je pris conscience que j’allais bien depuis août. Plus de six mois furent donc nécessaires pour m’accoutumer à mon nouvel entourage.

j'apprends le coréen

Enregistré le 1er novembre 2022

Et nous sommes enfin dans le présent. J’espère que vous avez apprécié ce récit au passé simple.

Mon contrat de travail et le bail de mon appartement renouvelés pour un an, mon site web publié, j’observe cet environnement et j’ai le cœur qui bat un petit peu plus fort. J’ai bâti une maison ici. Ma nouvelle vie a démarré il y a un an et tout réapprendre a été le meilleur sentiment qu’il m’ait été donné de ressentir. Se (re)construire dans un environnement inconnu est d’une difficulté sans nom mais aussi la chose la plus excitante que j’ai pu expérimenter. Et c’est absolument fou d’observer qu’en un an, cet inconnu est devenu mon plus proche ami, ma maison, mon bien-être quotidien, ma vie. Parcourir les rues de Séoul me donne la sensation de fouler une terre copine. Je navigue entre modernité, tradition, magasins ouverts jusqu’à minuit ou toute la nuit, temples, couples coréens, cafés plus agréables les uns que les autres, salle de gym ou d’escalade remplies de bienveillance. Je déguste ma nouvelle vie comme mon café latte quotidien entourée de toutes ces nouvelles personnes, et j’apprends chaque jour un peu plus qui je suis, je négocie de mieux en mieux avec cette unique personne dont je dois prendre soin, moi-même. Être aussi ancrée dans le présent est vertigineux et me fait tourner la tête. C’est le bilan que je tire de cette année en Corée du Sud.

les dernières bonnes résolutions de l'année

Enregistré le 30 décembre 2022

Je pourrais ouvrir le débat en annonçant mes projets mais il me semble qu’aborder le passé et le présent est plus qu’assez pour cet article. C’est pour cela que le futur fera l’objet d’un autre espace. Merci de m’avoir lue. Je suis très très curieuse de vos propres bilans et je vous invite à me laisser un commentaire où à m’envoyer des messages privés pour m’en faire part. À bientôt !

6 Commentaires

  1. Ninon

    La conversation ordinaire où l’amour s’infiltre est juste magique

    Réponse
  2. enimis

    Wow quel article ! Pour moi, tu es un support psychologique aussi réconfortant qu’un chocolat chaud et un vent d’automne rafraichissant au quotidien. Bref tu es indispensable. Je n’ose pas imaginer quand tu partiras !

    Réponse
    • marianne-d19@live.fr

      Waw, je dirais même ohwaw, ça va tout autant être dur de partir et de ne plus se voir quotidiennement :/

      Réponse
    • Claire

      Et voilà, la Corée me manque de nouveau ^^
      Bravo pour cet article 🙂

      Réponse

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