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Je suis partie hors des murs de Séoul, pour encore et toujours découvrir un peu mieux la Corée du Sud. Je ne me suis pas absentée seule ; Slimen, venu de France, s’est joint à moi pour cette semaine de vacances. C’était une chance de l’avoir à mes côtés pour de nombreuses raisons, mais nous allons aborder une spécifique ici. Slimen est un photographe, qui ne met pas un pied dehors sans son appareil photo de peur de louper l’instant parfait. Il n’a pas la flemme de le transporter, il est équipé pour le protéger, mais surtout, ses photos présentent quelque chose de spécial. S’il est capable de recopier certains styles, il a aussi sa propre façon de s’exprimer au travers de ses clichés.
Nous ne sommes cependant pas d’accord sur tout lorsque nous avons un appareil photo et une caméra dans les mains. Je le dis car j’aimerais partager un désaccord, disons même une dispute que nous avons eu, pour une histoire de cadrage (c’est dire si nous attachons de l’importance à cette passion). Nous étions parvenus en haut d’un téléphérique long de 1,975 mètres. Nous avons continué à pied le long une promenade qui permettait de découvrir la vue des îles qui entourent la côte de Tongyeong, la petite ville au sud-ouest de la Corée où nous nous trouvions. Le temps était particulièrement brumeux, et la dame des tickets nous avait bien précisé qu’il était inutile de nous rendre en haut puisque nous serions face à une vue plus que bouchée et donc décevante. Nous avons hésité et Slimen a poussé pour que nous empruntions tout de même le téléphérique, tant qu’à en être à son pied. Ça s’est avéré être (dois-je préciser, évidement) une bonne idée. Arrivé au point le plus haut, Slimen a fait face à une mer de brume. Mais soudain, un vent fort a soufflé dans notre direction pour libérer la vue sur toutes les îles qui nous entouraient et que nous ne pouvions jusqu’ici pas soupçonner. Nous nous sommes retrouvés en quelques secondes comme la reine et le roi du monde, à observer ce spectacle. Mais aussi saisissant était-il, je ne me suis pas laissé déstabiliser, et j’ai réalisé du plus propre que je pouvais une vidéo de ce moment magique ainsi que quelques photos. Puis nous avons échangé nos places et nos rôles et j’ai vécu le même spectacle, la brume qui se dissipe très vite et le paysage qui se découvre, j’en ai pris plein les yeux et le cœur et j’ai laissé Slimen réaliser ce qu’il avait envie de faire. Nous avons continué pour d’autres points de vue. Puis nous sommes redescendus, et nous avons regardé les photos sur son appareil. Je me suis montrée amère lorsque j’ai découvert qu’il avait réalisé non pas quelque chose de présentable À MON GOÛT, mais un pauvre panorama, où j’apparaissais tantôt, puis re-disparaissais pour laisser place non pas au paysage, mais au buissons… (je n’ai toujours pas compris ?). De courtes vidéos tremblotantes qui m’ont fait monter la moutarde au nez quand nous avons regardé celles magnifiques que j’avais eu le talent d’accomplir, avec précision et passion pour qu’il conserve à jamais de ce moment un souvenir unique (j’exagère délibérément) (pardon Slimen pour ce moment désagréable où j’ai dit que tes vidéos étaient pourries).
Ma vidéo…
Et la sienne.
Ce dont je voudrais discuter (j’ai bien dit discuter ! Je reste donc ouverte au débat, je donne ici mes arguments, vous pouvez toujours contre-argumenter ce point de vue, comme Slimen l’a fait), c’est à quel point je trouve le concept du panorama très peu prometteur. C’est une des raisons principales pour laquelle j’arrête progressivement de regarder les stories sur Instagram. Je trouve que filmer le paysage de la gauche vers la droite, avec 99% du temps un cadrage plus que catastrophique, rien de plus à voir d’un côté de l’autre, est le bas-fond de la vidéo, le niveau zéro de la créativité avec une caméra, et d’un ennui mortel qui me donne envie de jeter mon portable dans les toilettes à chaque fois que j’en vois un.
L’idée n’est pas de ne plus filmer les paysages, j’ai par conséquent quelques alternatives à vous proposer :
– Tenez votre caméra droite, en filmant un point fixe, et laissez le paysage défiler ; des oiseaux qui passent, les branches des arbres qui s’agitent, des enfants qui courent dans une prairie, ce que vous voulez du moment que ça bouge.
– Dans une zone d’un paysage de 100 mètres, rendez-vous compte qu’il existe une partie (qui rentre dans un angle de caméra) plus intéressante que tout le reste, donc inutile de vouloir tout montrer. Si plusieurs parties de ce paysage vous semblent intéressantes, ok, mais il vaut mieux faire deux plans découpés, ou plus, plutôt que de vouloir tout filmer en un seul plan. Vous regrouperez tout à la fin, et ce n’est pas bien compliqué, n’importe quelle application vous permet de faire ça proprement sur un portable. Première Rush, Splice, Clips, bref, vous avez le choix et cela demande seulement quelques secondes. Et puisque l’on parle de temps, qui a encore l’énergie suffisante pour survivre un panorama de 15 secondes pour ne rien voir de poétique et d’intéressant ? Tout le monde décale à la prochaine storie dès que l’on tombe sur un truc catastrophique dans le genre. Même dans un film tout le monde baille si c’est le cas, d’ailleurs si vous avez ça en tête, je vous en prie, citez-moi des réalisatrices et des réalisateurs qui sont capable de réaliser des panoramas avec brio sans assoupir la salle entière.
– Donc, une fois que vous avez trouvé le meilleur de votre paysage, vous pouvez utiliser la technique du zoom si vous la maîtrisez et si vous avez un bon objectif. Cela crée du mouvement et rapproche doucement le spectateur d’un élément précis.
– Si vraiment vous tenez à votre panorama, essayez au moins de l’adoucir et posez votre téléphone ou votre caméra quelque part et filmez en tournant délicatement et doucement vers un côté, pour des courtes séquences de quelques secondes à peine. Rajoutez de la musique par-dessus !
– Pour qui je me prends avec mes conseils ? 🙂 C’est l’effet panorama qui a réveillé des pulsions de mécontentement chez moi.
Au-delà de ça, je ne sais pas si vous connaissez le désir de vouloir capturer un instant tel que vous le voyiez avec votre œil, mais imaginez-vous maintenant avec quelqu’un qui vous accompagne, son appareil photo dans les mains. Parfois, sans besoin d’aucune concertation, il ou elle réussit à reproduire en une photo ce que vous voyiez, en améliorant même le tout. C’est ce genre de moment magique qui a donné lieu à de magnifiques portraits que je vous partage ci-dessous. Nous croisions souvent des coréennes et des coréens, qui, occupé.e.s à leurs activités, ne faisaient pas attention à nous. Nous avions l’excitation d’attraper au vol cet instant qui s’offrait tel un tableau profondément coréen à nous, tout en gardant le sang-froid nécessaire pour ne pas trembler, rater. Il m’arrivait de tomber sur des scènes que pour rien au monde je n’aurais laissé s’envoler sans les intercepter, et j’aimais l’objectif de Slimen qui arrivait au bon moment, les angles dans lesquels il s’infiltrait me fascinaient, le résultat était au-delà de mes espérances. Avec le dossier que nous nous sommes constitués, il m’a offert en une semaine ce que je voyais depuis 1 an et demi. Je suis soulagée, car ces photos constituent la mémoire de toutes mes sensations ici et je vis dans la terreur de n’en avoir aucune trace concrète. Ces photos réconfortent cette peur en moi.
Je ne me rappelle plus la France, mais j’ai parfois l’impression que la Corée et ses habitants agissent dans un but purement poétique, avec grâce, une esthétique que je ne retrouve nulle part ailleurs, même pas au Japon.
À vous d’en juger par ces quelques portraits que vous pouvez faire défiler en diaporama.
Enfin, j’aimerais vous partager le compte Instagram d’un artiste nommé Teemu, que Slimen et moi adorons, qui exploite la pluie en Corée du Sud et au Japon pour créer de courtes vidéos d’ambiance. Je suis tout de suite tombée amoureuse de ces représentations extrêmement charismatiques, presque romantiques, de ces pays asiatiques. Elles sont à la fois totalement véridiques, j’en atteste, et c’est là la force de ses créations. Si les couleurs bleu et violettes, pour ne citer qu’elles, sont tirées à leur maximum, l’ambiance globale est celle que l’on peut retrouver dans les rues de Corée et du Japon lorsque l’on s’y promène par temps pluvieux. Cela nous a beaucoup inspiré, et nous avons sorti les parapluies pour nous amuser à réaliser des photos et des vidéos dans la même atmosphère, melting pot que vous retrouverez tout au long de cet article :).
4 Commentaires
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Ohwaw 와우
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Un plaisir créatif partagé, ces désaccords forcément passables restent néanmoins des idées et des habitudes qui s’entrechoquent. Il ne peut en ressortir que du bon, de nouvelles façons de faire et un peu de patte de l’un dans la patte de l’autre, je l’espère !
Ces moments figés, cette atmosphère, ces ambiances, je les ai ressenti fort mais si rapidement, quelques jours défilent vite… Oui il te reste peu de temps mais comparé à ça tu as encore toute une vie en Corée, profite-en le cœur léger. Ton retour ne peut que bien ce passer !
Par contre il faudrait que l’on arrête de photographier les gens chez eux mais en même temps c’est tellement photogénique …
J’ai développé une passion des portraits de vie je ne peux pas m’arrêter en si bon chemin ! Merci d’être « passé » en Corée 🙂
C’est pas mal tout ça
C’est vrai que je préfère ta vidéo
Pour la dernière vidéo c’est bien mais c’est un peu répétitif et à la fin ça lasse
Papa je ne sais pas si tu peux y accéder mais son compte Instagram est très attractif et coloré je pense que tu aimerais bien. Sinon je te montrerai !